Sink / Tree (drawing)
Le Chant du Paysage /Landscape is Singing
L’essence même de mon approche du paysage est en lien avec la conscience que tout élément dans la nature est pourvu d’une sensitivité propre à soi, comme la science contemporaine tend à le démontrer. Comment rendre visible cette vibration vitale de tout élément ?
La frontière entre visible et invisible forme le point de départ de mon travail sur le paysage. Dans ce travail on retrouve la présence de lieux qui sont habités en tant qu’éléments d’être, d’existence.
Ces paysages trouvent leurs origines dans une distance géographique et temporelle. On n’y voit personne, on est projeté dans un espace animiste.
Sa beauté apparente se mêle à l’inquiétude de la disparition qui devient omniprésente.
Salt Rain
Le mot français Bleu, forme masculine de la couleur bleue, désigne une contusion, un bleu, un hématome, une ecchymose …
Une ecchymose est un caillot de sang sous la peau. Une ecchymose parait sur la partie du corps qui a été frappée par quelque chose ou que quelqu’un a endommagée. Sa couleur est variable, passant du rougeâtre au jaunâtre et au bleu-noir.
Mes œuvres animistes, profondément ancrées dans l’expérience du paysage, semblent à première vue être esthétiques. Mais à travers elles, je réfléchis à la douleur de la beauté, à la vulnérabilité du paysage et à la beauté de l’horreur qui lui est infligée. À l’heure actuelle, ils véhiculent un sentiment particulier d’effroi face à la perte de tout ce qui est beau et vivant – mais qui meurt.
Ma série Salt Rain est comme le corps du monde.
Il contient l’idée de la pluie qui ne pleut pas ou de la pluie qui blesse. Le sel ne pleut pas, et en même temps nous pouvons demander s’il pleut tout court.
Le corps du paysage se couvre peu à peu de taches, de bleus rouges, bleus, rouges-bleus, d’hématomes.
Nous ne les remarquons peut-être pas au premier abord, mais peu à peu nous les sentons et entendons leur chant de détresse.
Carita Savolainen
A Travers le regard Ambassade de Finlande à Bruxelles A travers le regard / Katseen Kautta / Passing on looks (Suite III)
Projet en lien avec les cent ans de l’indépendance de la Finlande
Participants :
Images et conception: Carita Savolainen
Textes: Astrid Chaffringeon, Aliénor Debrocq, Kristina Haataja, Maarit Verronen
Performance musicale : Anu Junnonen
Performance chorégraphique: Meri Pajunpää
Lancement du livre-projet paru chez éléments de langage, Bruxelles, 2017 Vernissage et événement / présentation / lectures / performances le 30.11. 2017 à 18h Ambassade de Finlande
Exposition du 1.12. 2017 au 5.1.2018
Le projet de Carita Savolainen A travers le regard est conçu dans la continuité d’une démarche amorcée en 2010. Ces projets tendent chacun dans un contexte particulier à établir un lien entre l’image et le texte et ensuite avec d’autres formes d’expression comme le son, le mouvement… Comment faire se rencontrer dans l’espace mental de chacun trait, couleur, mot, souvenir, mouvement, respiration… Comment traduire par une autre forme de langage une pensée, une idée, une sensation.
Cette Suite (III) du projet qui porte un regard croisé sur deux couples d’images de Carita Savolainen cherche à évoquer un état des lieux sur l’évolution dans la perception de la Finlande en 2017 par une autre culture européenne, celle de la Belgique, et inversement.
Les écrivains Astrid Chaffringeon, Aliénor Debrocq, Kristina Haataja, Maarit Verronen, la compositrice et musicienne Anu Junnonen et la chorégraphe et danseuse Meri Pajunpää présenteront leurs interprétations métaphoriques sur la proposition lors d’un événement lié à une exposition à l’Ambassade de Finlande à Bruxelles le 30 novembre.
Le lancement du livre-projet trilingue publié par éléments de langage aura lieu à cette occasion.
L’exposition se tiendra jusqu’au 5 janvier 2018.
Le projet a été réalisé avec le soutien de l’Institut culturel finlandais pour le Benelux et de l’Ambassade de Finlande à Bruxelles.
Portrait du jardin
Un paysage défini par la parole. Image d’un paysage formée par l’écoute.
Installation sonore, Saint Grevais sur Mare (34), 2002, France
Ruine d’un abri de jardin, pigments, peinture extérieure, haut-parleur, cd en boucle : 62 minutes d’enregistrement de paroles de 36 personnes d’âges divers (6-86 ans) qui racontent ce qu’il voient, ce qu’ils savent et ce qu’ils ressentent par rapport au paysage qui s’ouvre devant eux sur la montagne et le village.